A Lourdes avec le saint Père sur le chemin du jubilé

2 octobre 2008

Mot de l’évêque - Eglise d’Avignon n°42 - Octobre 2008

Il y a quelques jours, j’étais à Lourdes avec l’ensemble
des évêques de France pour accueillir et accompagner
le Saint Père qui venait célébrer le 150e anniversaire des
apparitions de la Sainte Vierge à Bernadette et accomplir
comme pèlerin le chemin du jubilé.

Benoît XVI comme nous tous, comme tous les pèlerins, est
passé à l’Église paroissiale où Bernadette a été baptisée, au
cachot où vivait la famille Soubirous, à l’hôpital où Bernadette
a fait sa première communion puis il est venu à la grotte saluer
la Sainte Vierge, l’Immaculée. Ces quatre étapes sont importantes
pour nous tous, elles nous rappellent quatre dimensions
importantes de notre vie de chrétiens.

L’Église paroissiale est pour chacun de nous le lieu où notre
vie de chrétien est née et s’est développée. Nous y avons
été baptisés, nous y sommes devenus enfants de Dieu dans
le Christ. La paroisse est importante et même vitale pour la
vie de l’Église. Autour de l’eucharistie dominicale, l’Église se
développe et déploie toute sa richesse divine. La paroisse est
le lieu où se célèbre l’ensemble des sacrements qui donnent
vie à notre Église. La paroisse accompagne chaque famille
et chacun d’une manière plus personnelle tout au long de sa
vie.

La maison familiale est également un lieu centrale pour notre
vie de chrétiens, elle est le lieu où l’enfant doit grandir dans
l’amour et faire ses premiers pas dans la foi ; les parents sont
les premiers éducateurs de la foi de l’enfant, ils se doivent
d’aider leurs enfants à découvrir leur vie d’enfant de Dieu, ils
doivent les initier à la prière.

L’eucharistie est le coeur même de notre vie de chrétien. Dans
la liturgie de la parole, la Parole de Dieu nous est donnée en
nourriture pour prendre vie en nous et nous transfi gurer. Dans
la liturgie eucharistique, le Christ se donne à nous pour nous
assimiler à lui. Ainsi, avec Paul, nous pouvons affi rmer : "Ce
n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi
".
Enfin, la Sainte Vierge a reçu de son Fils une mission, celle
de nous enfanter dans le Corps de son Fils par la puissance
de l’Esprit Saint. Chacun de nous est invité à vivre dans l’intimité
de la Sainte Vierge et à se laisser guider par sa présence
maternelle dans la croissance de sa vie d’enfant de Dieu.

Le Saint Père est venu nous rappeler ce chemin de vie. Il est
venu aussi célébrer le 150e anniversaire des apparitions. Il
est venu également à la rencontre de l’Église de France, il
a rencontré l’ensemble des évêques de France. Il a réfléchi
avec nous sur quelques thèmes qui sont au coeur de nos préoccupations à tous : la catéchèse, les vocations, la vie des
prêtres, la liturgie, la pastorale familiale, la place des jeunes
dans l’Église, l’oecuménisme, le dialogue interreligieux, le
dynamisme missionnaire. Il est revenu sur la question de la
laïcité positive et de nos racines chrétiennes, il s’est réjoui de
la disparition de la méfi ance entre l’État et l’Église ainsi que sur
la mise en place depuis plusieurs années d’une instance de
dialogue entre l’État et l’Église. Enfin, il nous a invité à oeuvrer
pour une véritable libération spirituelle : "L’homme a toujours
besoin d’être libéré de ses peurs et de ses péchés. L’homme
doit sans cesse apprendre ou réapprendre que Dieu n’est pas
son ennemi, mais son Créateur plein de bonté. L’homme a
besoin de savoir que sa vie a un sens et qu’il est attendu, au
terme de son séjour sur la terre, pour partager à jamais la
gloire du Christ dans les cieux"
.

Durant ce séjour à Lourdes, j’ai pu rencontrer beaucoup d’évêques
étrangers dont plusieurs venus d’Afrique. En les écoutant,
je pensais à la semaine missionnaire et à la rencontre
que je dois avoir avec Monseigneur Henri Coudray pour réfléchir
ensemble, avec l’équipe missionnaire du diocèse, à un
partenariat ou à un jumelage de quelques années avec la Préfecture
apostolique de Mongo, au Tchad, dont il a la charge.
Cette Préfecture a pour centre la petite ville de Mongo près
d’Abéché et elle s’étend sur tout le nord du Tchad, une région
voisine du Darfour dont la situation est dramatique à bien des
points de vue. Nous allons voir comment mettre en place une
entraide pour partager avec cette Église dont les besoins sont
si criants aujourd’hui. Nous aurons l’occasion d’en reparler.
Ce numéro d’Église d’Avignon vous présente également quelques
dossiers de demandes d’aide qui m’ont été envoyés.
Ils devraient nous aider à réaliser plus concrètement quels
peuvent être les besoins de toutes ces jeunes Églises. Nous
savons tous combien le fossé s’élargit entre le nord et le sud.
Puissions-nous prendre conscience de notre responsabilité de
chrétiens et, sans pour autant nous culpabiliser, participer réellement
à un partage entre Églises.

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