Bon été !

28 juin 2013

Mot de l’évêque - RCF, 15 juin 2013

A la veille des vacances, des usines continuent de fermer, l’électricité va encore augmenter, la crise économique s’amplifie, la violence s’accroît, l’état continue à chercher de l’argent pour combler les trous abyssaux de la sécurité sociale et des retraites. Mais comment en trouver sinon en ponctionnant encore un peu plus les uns et les autres …la litanie pourrait continuer à s’allonger.

Les questions liées à l’éducation deviennent cruciales : l’état déclare que, devant l’incapacité des parents à éduquer leurs enfants, en sortant des chemins d’une société dépassée, il a le devoir de prendre les choses en mains et d’éduquer lui-même les enfants. Le Parlement hésite cependant devant des propositions visant à insérer dès l’école primaire, la théorie du genre auprès de nos chers bambins de 3 à 10 ans. Mais en même temps, les livres sont déjà édités, et les circulaires prêtes à être envoyées via les académies à tous ceux qui auront à les mettre en œuvre. N’y a-t-il pas là, une atteinte à un droit fondamental des parents d’être les premiers éducateurs de leurs enfants ?

Plus profondément encore, nous assistons à un matraquage idéologique qui se traduit par une chasse à tout ce qui paraît être une discrimination, au nom d’une pensée unique. Il n’y a pas de loi naturelle ; toute différence doit être gommée, effacée ; pas un jour où les médias ne déversent sur les ondes ce nouvel Evangile. Le risque auquel nous assistons, est de voir disparaître purement et simplement, le droit de penser, chacun se devant d’entrer dans la pensée unique qui lui est proposée. Un autre risque est là présent : celui de voir s’installer un relativisme totalitaire.

Heureusement les vacances arrivent. Elles vont nous laisser le temps d’oublier toutes ces idées sombres pour refaire nos forces, pour prendre du temps en famille, dans la joie d’être ensemble, pour réapprendre la joie de regarder la nature, de nous laisser enseigner par elle.

Heureusement les vacances arrivent. Le festival d’Avignon nous donnera une fois encore, la joie de rencontrer une humanité en recherche de sens, dans un bouillonnement d’idées. En d’autres lieux, de multiples manifestations nous donneront l’occasion de laisser la musique, le théâtre nous habiter et illuminer nos cœurs.

Heureusement les vacances seront aussi pour certains, l’occasion de prendre le temps d’ouvrir un Evangile pour se mettre à l’écoute de la Parole de Dieu, et la laisser nous habiter et nous transfigurer en lui.
Pour d’autres, les vacances seront l’occasion de prendre quelques jours de retraite à Paray le Monial ou dans un monastère, dans le silence de la prière et de l’adoration.
Savoir prendre du temps pour Dieu, cela n’est pas rien.

D’ailleurs, au-delà de tout ce qui agite notre monde, comment ne pas nous émerveiller devant l’œuvre de Dieu dans le cœur des enfants qui reçoivent pour la première fois le Corps de Jésus, ou dans celui des époux qui accueillent le don de l’Amour- même de Dieu à travers le oui qu’ils se donnent.

En confirmant par centaines des jeunes, j’éprouve une joie immense devant la puissance de l’Esprit Saint, qui, malgré la mal-croyance de beaucoup, devant l’indifférence d’un certain nombre, s’enracine dans le cœur des confirmés pour laisser jaillir en eux, les sources de l’amour, les sources de la vie, dès qu’un cœur s’ouvre à sa présence.

A chaque baptême, je m’émerveille devant l’action de Dieu, qui, à l’instant-même, où, versant de l’eau sur la tête d’un enfant, j’invoque la Trinité, voilà le Dieu trois fois saint qui vient faire sa demeure en lui pour toujours, pour toute sa vie, et tout cela se fait dans le silence : quel mystère !

Et pour terminer, au moment des ordinations, comment ne pas dire humblement merci à Dieu, pour les prêtres et les diacres qu’Il nous donne pour le service de notre Eglise. Comment ne pas leur dire merci de se mettre ainsi au service de tous ? Comment ne pas dire merci à leurs parents, leurs familles qui les ont conduits jusqu’à ce don d’eux-mêmes pour le Seigneur ?

Aussi, par-delà le ciel d’orage qui assombrit notre monde, je reste plein d’espérance, décidé à marcher dans la lumière du Christ.

Bon été à tous !

+ Mgr Jean-Pierre Cattenoz, Archevêque