De Bethléem à Cana en Galilée en passant par le bord du Jourdain

8 janvier 2011

Mot de l’évêque - EDA n°65

Quand ils sont arrivés à Bethléem, il n’y avait pas de place pour eux, mais depuis les choses se sont accélérées. Il est né dans une étable, Marie l’a emmailloté et couché dans une crèche. Marie et Joseph furent les premiers témoins de la naissance de Dieu au milieu de nous dans le silence.
Personne ne fit attention à cette naissance qui pourtant devait révolutionner l’histoire de toute l’humanité. Dieu agit toujours dans le silence, sans faire de bruit.

Les premiers à être prévenus de l’événement furent les bergers. Et encore. Il fallut l’intervention bruyante des anges qui leur dirent : "Aujourd’hui, un Sauveur vous est né. Comme signe : vous trouverez un nouveau-né
emmailloté et couché dans une crèche"
. Ils partirent en hâte pour Bethléem et trouvèrent Marie, Joseph et l’enfant couché dans une crèche. Dieu s’est fait petit enfant, comme s’il voulait nous dire quelque chose à travers sa naissance : impossible de comprendre les choses de Dieu sans contempler longuement l’enfant Dieu. Nous réaliserons qu’il nous invite à devenir nous aussi des petits enfants entre les mains du Père.

Pendant ce temps-là, des mages avaient aperçu une étoile dans le ciel annonçant la naissance d’un grand roi en Judée. Ils se mirent en route, mais n’arrivèrent à Jérusalem que bien plus tard. Dieu ne cesse de nous
faire signe dans nos vies et de nous inviter à nous mettre en route. A Jérusalem, comme ils cherchaient leur route, la Parole de Dieu leur servit de guide pour prendre la route de Bethléem. Dieu nous invite à prendre à notre tour la Parole pour guide. Puis de nouveau, une étoile les guida jusqu’à l’endroit où était l’enfant. Celui qui est la lumière des nations nous guide vers la maison Eglise.
En entrant dans la maison, ils virent l’enfant et sa mère. Ils ont trouvé celui qu’ils cherchaient. Ils se sont prosternés car ils savaient que ce tout petit était tout à la fois leur Roi, leur Seigneur et leur Sauveur. Dieu nous invite
aujourd’hui encore à nous prosterner devant l’enfant Dieu et chacun de nous doit pouvoir murmurer au fond de son coeur : "Tu es mon Roi, mon Seigneur et mon Sauveur !" Ils ont contemplé Marie, elle était là dans la
maison Eglise comme elle l’est encore aujourd’hui pour nous conduire à la rencontre de son Fils. Impossible d’entrer dans la profondeur du mystère sans contempler Marie et la prendre chez nous. Il ne leur restait plus
qu’à repartir par un autre chemin, ils n’étaient plus les mêmes, ils avaient rencontré leur Roi, leur Seigneur et leur Sauveur dans ce petit enfant nouveau né.

Bien des années plus tard, Jésus vint au Jourdain, il prit place parmi les pécheurs qui venaient se faire baptiser par Jean en confessant leur péché. Lui, le Fils bien-aimé du Père partage jusque là notre condition humaine, il se fait solidaire de tous les hommes pour que tous nous puissions devenir solidaires de lui. A peine est-il baptisé qu’il voit le ciel se déchirer, car désormais le chemin du ciel est de nouveau accessible à nous tous. Le Père
alors s’adresse à nous tous pour nous dire : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé qui a toute ma faveur". Plus tard, le Père ajoutera : "Ecoutez-le !" Et Jean le Baptiste continue à nous inviter à la conversion.

Enfin, il y eut des noces à Cana en Galilée, la Mère de Jésus avait été invitée avec Jésus et ses premiers disciples. Marie, qui était attentive à tout, se pencha vers Jésus pour lui dire : "Ils n’ont pas de vin". Jésus eut
beau lui dire : "Mon heure n’est pas encore venue", Marie s’empressa de dire aux serviteurs : "Faites tout ce qu’il vous dira !". Et de fait, Jésus transforma l’eau des jarres en vin de qualité. Par ce premier signe, il nous
révélait le sens de sa venue : célébrer ses noces avec l’humanité. Mais l’heure n’était pas encore venue où le Fils de l’homme sur la Croix célébrerait enfin ses noces avec l’humanité.

En ces premiers jours de l’année, puissions-nous nous laisser conduire par la liturgie pour permettre à l’Esprit Saint de nous révéler toute la richesse du mystère de Noël ! Puissions-nous aussi, par delà toutes les difficultés de nos vies quotidiennes, accueillir l’incroyable : Dieu vient partager notre vie pour nous permettre, à tous et à chacun, de partager dès aujourd’hui sa propre vie divine jusqu’à ne faire plus qu’un en lui en nous laissant
transfigurer par sa présence qui vient illuminer nos vies.
Marie, la Mère de Dieu, se tient à nos côtés pour nous conduire sur ce chemin de conversion et de transfiguration.
Bonne année à tous !