Des jeunes nous montrent un magnifique chemin de Carême

9 avril 2011

Mot de l’évêque - EDA n°68

Le premier dimanche de carême, j’ai célébré la messe dans la paroisse Saint Paul. Dans la procession d’entrée, quatre jeunes portaient des
panneaux qu’ils ont fixés devant l’autel. J’ai été intrigué par ces panneaux et j’ai demandé aux enfants de m’expliquer ce qu’ils voulaient nous dire à travers ces panneaux.

Sur le premier panneau, il y avait Mère Teresa penchée sur un mourant. Quand elle a quitté son couvent avec l’accord de ses supérieurs, elle est partie sans rien, sinon un coeur rempli d’amour. Elle ne savait que faire.
Elle a vu un mourant, elle l’a pris dans ses bras et lui a donné un peu de son amour et cet homme a pu entrer dans son éternité par le chemin de l’amour de son prochain.
 
Sur le second panneau, deux yeux énormes nous regardaient tous. Il m’a fallu un moment pour découvrir que le blanc de chaque oeil avait la forme d’un coeur, comme une invitation à tout regarder avec le regard du
coeur. Comme le monde serait différent si chacun, nous ouvrions nos yeux avec l’acuité de l’amour !
 
Sur le troisième panneau, il y avait deux mains tendues vers un coeur. Les mains sont tout pour nous, avec elles nous pouvons travailler, nous pouvons manger, nous pouvons vivre. Et voilà que les jeunes nous invitaient à ouvrir des mains remplies d’amour et tendues vers l’amour.
 
Sur le dernier panneau, un groupe d’enfants et de jeunes marchait joyeux. Dans le ciel quelques nuages avaient tous la forme d’un coeur. Les nuages, ils nous apportent la pluie qui vient féconder la terre et lui permettre de porter du fruit. Alors si nous laissions l’amour venir féconder notre terre ? Elle porterait un fruit d’amour qui viendrait l’illuminer !
 
Ainsi, tous ces jeunes avaient voulu nous dire, à leur façon, comment ils veulent vivre le carême en répondant au slogan lancé par Jean-Paul II aux jeunes à l’occasion des JMJ il y a quelques années : "Construisez,
construisons la civilisation de l’amour"
.
Tout en regardant ces panneaux, je voyais la croix et Jésus sur la croix, le coeur transpercé. J’avais sous les yeux la source de l’amour, cette source divine qui continue de couler sur le monde. De cette source les torrents
de l’amour divin descendent sur notre terre pour continuer à la féconder, à féconder nos mains, nos yeux et notre coeur.

Pendant ce carême, si tous nous avions soif de nous abreuver à cette source véritable en sachant qu’il est impossible de garder cet amour pour soi car il est dans sa nature de rayonner, d’aller vers l’autre et les autres.
Avec Mère Teresa, l’amour ouvre des chemins inconnus qui sont plus forts que tous les égoïsmes de la terre.

Avec des yeux remplis d’amour, nous regarderons nos frères avec un regard nouveau, chaque personne rencontrée sera enveloppée de cet amour qui habite nos yeux. Le monde tout entier nous apparaîtra différent et nous découvrirons combien Dieu l’a enveloppé et l’enveloppe
toujours de son amour divin.

Avec des mains remplies d’amour, nous serons capables concrètement de changer le monde, de devenir bâtisseurs d’amour et tout portera l’empreinte de l’amour.

Avec des mains tendues vers l’amour, tous ceux qui sont seuls, tous ceux qui souffrent, de la maladie ou de la solitude, verront se tendre vers eux des mains remplies d’amour et alors concrètement, sans faire de bruit,
un monde nouveau naîtra.

Vous voyez, ces jeunes de Jean XXIII – l’église de la paroisse Saint-Paul – nous montrent le chemin, un chemin tout simple qui nous conduit d’abord au pied de la croix pour recueillir l’eau et le sang qui coulent du coeur
transpercé de Jésus, pour recueillir la source de l’amour. Ensuite par delà le vendredi saint et l’aube de Pâque, l’Esprit Saint fera sourdre en nous cette source d’amour divin qui se mêlera à notre propre amour pour faire de
nous des témoins de l’Amour dans le quotidien de nos vies.