Il vient ! l’accueillerons-nous ?

17 décembre 2011

Mot de l’évêque - EDA n°74

Zacharie, le prêtre, venait d’entrer dans le temple. Comme il offrait l’encens, il priait pour demander à Dieu de faire enfin miséricorde à son peuple. L’ange Gabriel fut envoyé par Dieu pour lui annoncer la bonne nouvelle : « Ta prière a été exaucée, l’heure est venue pour Dieu de faire miséricorde à son peuple et à l’humanité tout entière. Il t’en donne un signe : Avec ton épouse vous êtes stériles, incapables d’enfanter, eh bien ! vous allez enfanter un fils et tu lui donneras le nom de Jean, ce qui signifie Dieu fait miséricorde ». Vous connaissez la suite : Zacharie n’a pas cru ! Et nous, en ce temps de l’Avent, allons-nous accueillir la bonne nouvelle : Dieu vient faire miséricorde !

Marie de Nazareth est maintenant une jeune femme, elle mûrit dans la vie ordinaire de son village. L’ange Gabriel fut envoyé par Dieu auprès d’elle pour lui révéler comment il allait laisser déborder sur le monde sa miséricorde : « Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils et tu lui donneras le nom de Jésus ­ Dieu sauve. L’Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre, c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, et il sera appelé Fils de Dieu » La réponse de Marie est claire, elle croit à la parole qui lui a été dite de la part du Seigneur : « Je suis la servante du Seigneur. Que tout se fasse pour moi selon ta parole ». Et nous, en ce temps de l’Avent, allons-nous accueillir la bonne nouvelle : Dieu vient nous sauver !

Joseph ne comprend pas ; il s’aperçoit que sa fiancée est enceinte. Il a trop confiance en elle pour douter que Dieu mystérieusement accomplisse son oeuvre en elle. Alors, il veut se retirer discrètement et il faut que l’ange du Seigneur lui apparaisse dans son sommeil pour lui dire : « Prends chez toi Marie, ton épouse. L’enfant qu’elle porte en son sein vient de l’Esprit Saint. Tu lui donneras le nom de Jésus ­ Le Seigneur sauve ­ car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés ». Aussitôt réveillé, Joseph fit ce que l’ange lui avait prescrit. Et nous, en ce temps de l’Avent, allons-nous accueillir cette bonne nouvelle : l’enfant qui va naître nous sauvera de nos péchés !

Marie s’était levée, elle était partie, dans la hâte de la charité, pour aider sa vieille cousine Élisabeth. En arrivant, elle la salue et, à l’instant même, Élisabeth sentit l’enfant tressaillir de joie en elle et elle fut remplie de l’Esprit Saint et s’écria : « Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » Et chacun de nous, en ce temps de l’Avent, durant la neuvaine de l’Immaculée, allons-nous accueillir la bonne nouvelle : la mère de mon Seigneur, l’Immaculée, vient à moi pour qu’à mon tour, je sois rempli de l’Esprit Saint !

Marie est rentrée au village, Joseph l’a prise chez lui et la vie a continué, l’humble vie de tous les jours, la vie de Nazareth. Mais après quelques mois, avec Joseph et l’Emmanuel qu’elle portait en son sein, ils ont dû de nouveau se mettre en route pour Bethléem afin de répondre à l’ordre de l’empereur Auguste qui voulait recenser tous les peuples de la terre. En arrivant, ils cherchent en vain un logement, tout est pris. Il n’y a pas de place pour eux et Marie devra accoucher au milieu des animaux et déposer le nouveau né dans une crèche. Lui, Dieu parmi nous a voulu naître pauvrement, humblement, sans bruit. Et nous, allons-nous accueillir cette bonne nouvelle : l’enfant Dieu veut naître cette année dans la pauvreté et la misère, dans le silence de notre coeur !

Les grandes surfaces continuent à inonder notre monde de leurs commerces ; les marchés de Noël ouvrent les uns après les autres : rien n’arrête la spirale du matérialisme dans lequel nous baignons. Pendant ce temps, les agences de notations font trembler nos démocraties surendettées. La Grèce s’enfonce dans le chaos et la misère : peut-être nous entraînera-t-elle tous dans une avalanche dramatique ?

Jean le Baptiste pendant ce temps continue de crier : « Préparez le chemin du Seigneur, voici qu’il vient ! » Pendant ce temps de l’Avent et à l’approche de Noël ouvrons nos coeurs, désencombrons nos coeurs de tout ce qui nous empêcherait de l’accueillir et laissons-le naître en nous, nous ne le regretterons pas, il vient nous sauver et nous donner de vivre de sa vie divine, lui l’Emmanuel, Dieu parmi nous. 

Jean-Pierre Cattenoz