Liberté, égalité, fraternité

1er juin 2015

Ces trois mots, emblématiques de la République, sont inscrits dans la pierre sur le fronton de beaucoup de nos églises, mais au fond, que signifient-ils ? Vous me parlez de liberté, mais qu’est-ce que la liberté ? Vous me parlez d’égalité, mais de quelle égalité s’agit-il ? Vous me parlez de fraternité, mais qu’est-ce que cela veut dire ?
La liberté consiste-t-elle à suivre mes envies, mes pulsions pour faire ce qui me semble bon pour moi ? L’égalité consiste-t-elle à niveler toutes les différences pour rassembler l’ensemble des citoyens autour d’un plus petit ou d’un plus grand dénominateur commun ? La fraternité consiste-t-elle à envisager la société comme une grande fratrie où tout le monde aurait conscience d’appartenir à une grande famille ?

Mais tout cela n’a aucun sens, la réalité nous le montre chaque jour. Une telle liberté est un leurre et elle me rendra vite esclave de mes passions, de mes pulsions, le sexe, l’argent, le désir de puissance ou de domination ; chacun de nous peut le constater jusque dans sa propre vie. Une telle égalité est une utopie et elle se heurtera à la réalité la plus élémentaire de notre société : l’inégalité est une réalité structurelle de toute société, il suffit de se promener dans la rue pour le constater. Une telle fraternité est un mot creux et vide car la dure réalité du quotidien façonne les véritables fratries : le chômage, la maladie, la couleur de la peau, les quartiers d’origine.

« Liberté, Egalité, Fraternité », ces trois mots qui apparaissent en lettres d’or sur nos drapeaux n’ont plus de sens dès lors que nous essayons de dépasser les limites de l’hexagone. Que signifie la liberté pour tous les peuples réduits en esclavage par leurs propres dirigeants au nom d’une idéologie ou d’une lignée présidentielle prête à tout pour conserver le pouvoir ? Que signifie l’égalité pour tous les cadavres qui s’entassent dans les fonds marins de la méditerranée ? Ils ont seulement désiré partager notre vie au prix de passeurs pour qui la vie n’a plus de prix sinon celui que leur rapporte des navires en bout de courses qu’ils pourront remplir de chair humaine au prix de milliers d’euros par tête, et peu importe qu’ils sombrent avant même d’avoir gagné les eaux internationales. Que signifie la fraternité quand nous savons que nous disposons en occident de plus de 80% des ressources de la planète et que 90% des habitants de la planète devront se contenter des 20% que nous voudrons bien leur concéder ?
Face à ce constat dramatique, je ne peux qu’ouvrir mon évangile et regarder Jésus. Il commence son ministère en invitant tous les paumés, les pécheurs, les prostituées à sa table pour nous dire à tous qu’il est venu appeler non pas les justes mais les pécheurs. Il m’appelle à le suivre, mais à trois conditions : que je renonce à moi-même, que je prenne ma croix chaque jour et que je mette mes pas dans les siens. A son école, je découvrirai la profondeur de mon péché, je ne suis pas meilleur que mes pères ! En même temps, je découvrirai son amour qui me rejoins pour me dire : « Tu as du prix à mes yeux et je t’aime ».

Il m’a aimé jusqu’à prendre sur lui mon péché, le mal qui habite ma vie, tous les germes de mort qui font partie de mon quotidien. Tout cela, il l’a pris sur lui et il est mort pour moi, comme pour toi, comme pour nous tous. Au matin de Pâque, il est sorti vivant du tombeau pour m’entraîner avec lui sur le chemin de la vie. Pendant cinquante jours, il a donné ses instructions aux apôtres qu’il avait choisis et il leur a annoncé qu’ils allaient recevoir une force, celle de l’Esprit Saint pour être les témoins de cette bonne nouvelle. De fait, au matin de la Pentecôte, ils furent tous remplis de l’Esprit Saint et ils commencèrent à proclamer les merveilles de Dieu. Ils témoignèrent de tout ce que Jésus avait fait et enseigné ; ils témoignèrent auprès de tous : « Il a changé nos vies, il est prêt à changer ta vie si toi aussi tu acceptes de lui ouvrir ta porte et de l’accueillir. Il ne te demande rien d’autre que cela, et toi aussi tu pourras alors témoigner qu’en lui la liberté, l’égalité et la fraternité ne sont plus des mots creux et vides. » En effet, il nous rassemble tous en Lui et en Lui nous devenons les enfants bien-aimés de notre Père du ciel, chacun a une place unique et indispensable et ensemble nous formons la grande famille des enfants de Dieu.

Avignon, dans la lumière de Pentecôte

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