Mot de l’évêque

23 juin 2015

RCF, 19 juin 2015

Publication de l’encyclique sur l’écologie du Pape François

C’est un sujet très important. Le mal a désarticulé l’homme au point que l’homme ne sait plus où il en est. De la même manière, l’homme a perdu ses repères dans sa relation avec ses frères. Enfin, l’homme a perdu ses repères avec la Création matérielle tout entière. La Création a été voulue pour le service de l’homme mais pas pour que l’homme l’utilise pour son égoïsme personnel. Or, quand nous voyons comment au Nord, nous faisons usage des biens de la terre, il y a là un véritable scandale. Regardons, en Afrique, l’usage des biens de la terre comme le pétrole, le coltan (utilisé pour nos téléphones portables), en plus avec un gaspillage de matières premières, notamment en République Démocratique du Congo ! Regardons comment les Etats-Unis arrivent à régler maintenant le cours de matières premières : tout simplement en ayant des réserves telles que lorsque le prix monte, ils mettent sur le marché leurs réserves, ce qui fait chuter les prix ; et dès que les prix sont bas, ils reconstituent leurs réserves. Ils font ainsi la pluie et le beau temps.
Du coup, la Création, au lieu d’être au service de l’homme, est au service de son égoïsme. Le Saint Père, dans cette encyclique a le désir de nous conduire à regarder en face cette relation de l’humanité avec la Création, dans une vue évangélique.

Ce n’est pas une histoire de Pape de gauche ou pas, c’est une histoire évangélique très profonde. Quel est le rapport de l’homme au jardin ? N’oubliez pas qu’au début de la Création, Dieu a placé l’homme dans un jardin pour qu’il le cultive et le mette en valeur. Mais comment se fait la culture de la Création et sa mise en valeur ?...et non pas sa destruction à un rythme totalement fou !
Il y a une vérité dans l’Eglise comme dans le monde : il y a une prise de conscience au plan moral d’un certain nombre de choses. Il y a un siècle, un siècle et demi, la peine de mort apparaissait tout à fait naturelle. Si un homme vivait complètement en dehors de ce qui fait la vie en société, la société avait le droit de l’éliminer. Aujourd’hui, au contraire, on pense que toute vie a du prix, qu’on ne peut pas y mettre fin par nous-mêmes.
De la même manière, le rapport à la Création est une réalité dont l’Humanité elle-même n’a conscience que depuis peu de temps. On continue, par exemple, de voir la déforestation dans les pays comme le Cameroun ou la Côte d’Ivoire, ou encore l’Asie : on ne se rend pas compte que c’est dramatique à long terme pour la planète tout entière. Car l’oxygénation se fait par l’échange chlorophyllien, et si vous supprimez les forêts de la planète, nous aurons un problème fondamental d’oxygène et de gaz carbonique.
Des sociétés ne pensent maintenant qu’à faire du bénéfice. En Haute-Volta ou au Burkina Faso, j’ai pu voir des sociétés cotonnières qui cultivaient intensivement le coton sans faire attention que les terres arables partaient dans la rivière et qu’au bout de 10a ns, la terre ne produisait plus rien. Eux s’en fichaient royalement, car ils allaient cultiver à quelques dizaines de kilomètres plus loin. Mais les paysans qui vivaient sur place n’avaient plus de terres du tout.
L’écologie est donc quelque chose de fondamental sur le plan même de l’Evangile.

Période de nominations : pourquoi nommer un deuxième vicaire général, le Père Pascal Molemb Emok.

J’arrive à 70 ans, et je n’ai plus le même rythme de travail qu’il y a 10 ou 15 ans.
On est assez mauvais sur des réalités transversales : comment être présent par exemple au dialogue inter-religieux, au monde agricole, au monde du tourisme ? On a besoin de délégués épiscopaux qui puissent être cette présence de l’Eglise dans ces mondes.
Et puis il y a la réalité que l’Eglise de France m’a confié la charge d’accompagner les communautés catholiques francophones dans le monde, et cela me prend un temps beaucoup plus important que ce que je pensais au départ. J’ai donc besoin de m’entourer de collaborateurs proches.
Nous aurons donc deux vicaires généraux et un vicaire épiscopal qui fera partie du petit conseil :
Père Jean-Marie Gérard, vicaire général ;
Père Pascal Molemb Emok qui demeure curé de Monteux au moins pour 2 ans encore, mais qui remplira une charge dont on définira les frontières exactes dans les mois qui viennent ;
Père Gabriel Picard d’Estelan qui est pour moi un conseiller important dans de nombreux domaines, comme le suivi des communautés nouvelles, le suivi des prêtres venus de l’étranger…
Tout cela demande des prêtres disponibles ; et le rôle de l’évêque est de s’entourer de collaborateurs qui sauront lui rendre compte de ce qui se vit dans ces différentes sphères.

Vacances

Je vais aller tout d’abord 2 jours en Italie pour régler des questions concernant le diocèse auprès de certaines congrégations romaines, comme la congrégation de la vie consacrée, pour des erreurs de noms sur papier.
Ensuite, je vais au Liban une dizaine de jours pour être présent pour un regroupement de milliers personnes atteintes de handicap à travers Sesobel pour les enfants, et Anta-haki comme laboratoire de recherche pour aider les personnes à leur faire prendre conscience qu’elles sont personnes humaines et enfants de Dieu. Chaque année je me retrouve là avec des consultants, et moi, je leur parle de la Parole de Dieu. Je vais aller dans les paroisses pour réfléchir avec les curés comment aller à la recherche de toutes les personnes atteintes de handicap et comment Jésus les aime d’un amour de prédilection.

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