Mot de l’évêque

19 juillet 2015

RCF, 10 juillet 2015

Retour de Anta-Haki au Liban :

C’est un lieu qui veut dire « Toi, mon frère » et ce lieu est une sorte de laboratoire de pédagogie existentielle. On y réfléchit sur le parcours de vie de nous tous, parcours qui nous conduit du sein de nos parents jusqu’au sein du Père, ce qui nous amène à mettre en place notre personnalité humaine, puis notre personnalité d’enfant de Dieu, donc ce temps de croissance de la vie divine en nous ; ce laboratoire existentiel s’est donné pour mission d’aider les jeunes atteints de handicap à découvrir justement ce parcours de vie au-delà de leur handicap, se découvrir véritable personne humaine appelée à vivre une vie de relation avec ceux au milieu desquels ils vivent ; et en même temps, ils sont enfants de Dieu, aimés du Père, appelés à vivre au souffle de l’Esprit, avec Marie d’ailleurs.

Ce sont, dans la plupart des cas, de jeunes adultes. Ils sont environ une quarantaine et ils font un chemin spirituel bouleversant. Progressivement, ils dépassent leur handicap pour découvrir la richesse humaine qui est en eux, découvrir la vie spirituelle en Christ après leur baptême. Ils nous montrent même comment le Christ peut illuminer une personne atteinte de handicap.

Ils vivent dans un immeuble de 5 étages qui leur est consacré ; ils mènent une vie commune avec des assistants qui sont en général des étudiants qui travaillent un peu pour payer leurs études ; ces étudiants viennent tous les soirs pour animer la soirée et passer la nuit avec eux, car certains jeunes sont atteints de handicaps tellement lourds qu’ils ont besoin, par exemple, d’être retournés régulièrement pour empêcher toute ankylose, voire la mort. Il y a dans ce lieu une bouleversante communion fraternelle vécue entre des personnes lourdement handicapées et d’autres moins atteintes qui les aident. Tout est centré sur la présence du Christ : le Saint Sacrement est exposé en permanence au troisième étage. A ce même étage ont lieu des réunions de formation ; la Parole de Dieu est pour eux un chemin de vie. Chaque jour il y a un temps de formation existentielle où, dans l’écoute et le partage mutuel, se fait ce chemin de vie et de sortie de leur handicap : ils ne sont pas d’abord un handicap, mais une personne humaine et un enfant de Dieu.

Pour ce qui est de l’environnement très tendu au Liban, je dois avouer qu’on a l’impression d’être dans une ville toute à fait normale d’un pays occidental riche, et pourtant tout le monde dit et pense que d’un jour à l’autre tout peut exploser. On le sent de manière imperceptible ; le Hezbollah est obligé de mettre des contrôles à l’entrée des rues car ils ont trop peur d’attentats dans leur propre secteur. L’ONU, dans son secteur, a fait dévier la circulation pour éviter des attentats contre leurs bâtiments. On sent bien que tout le monde a peur. Il n’y a plus de Président de la République depuis plus d’un an. Le gouvernement fonctionne à tâtons à cause de différentes factions qui s’opposent. Du côté chrétien, il y a une émigration de plus en plus forte. Du coup, les partis politiques souhaitent revoir l’équilibre qui était le sien depuis des dizaines d’années. Il y a des millions de Syriens utilisés par les Libanais qui n’oublient jamais que ce sont d’anciens Phéniciens, donc des commerçants nés pour le monde entier. Avec tout cela, la situation est unique au Liban : le paraître est extrêmement important, la vie doit être normale ; et en même temps, on sait que d’un jour à l’autre, il peut y avoir une explosion de violences comme il y en a eu pour d’autres révolutions précédentes.

Voyage à Buka Wu

A la demande du Cardinal Sarah, je vais prêcher pour les prêtres, dans les diocèses de Bukavu et de Uvira, dans le plein Est du Zaïre. Ces retraites sont financées par l’AED.
Juste après, je partirai me reposer dans les Alpes. C’est ma joie de pouvoir aller marcher de 6h à 11h du matin.

Présence chrétienne au Festival d’Avignon

C’est une joie de voir, comme chaque année, des missionnaires nombreux qui sont là, ainsi que des artistes chrétiens . Et puis n’oublions pas Foi et Culture, belle réalisation qui s’est enracinée dans le Festival In, grâce à Mgr Chave et qui maintenant continue avec Frère Samuel et un certain nombre de frères dominicains. C’est un lieu de rencontres et de partages extrêmement important pour aider tous ceux qui le veulent, à entrer dans l’intelligence d’un spectacle ou de la manière de vivre d’un artiste.

Dans les paroisses, les prêtres avec des laïcs en gagés portent le souci d’accueillir les estivants qui sont nombreux dans le Vaucluse (le Luberon, les Monts du Vaucluse…). Certains curés proposent aux touristes de se retrouver pour un partage fraternel : l’Eucharistie suivie d’un pique-nique devant une chapelle comme Notre-Dame d’Aubune. Moi-même j’ai rencontré les chrétiens du secteur des Dentelles, lors d’une Messe et d’un pique-nique à la chapelle Saint Cosme de Gigondas. Il y avait des gens de passage et on a pu vivre une belle soirée.

Je pense aussi à tous ceux qui travaillent pour mieux accueillir ceux qui viennent se reposer et se renouveler dans nos terres de Vaucluse. Je souhaite à tous un bon été. Que ce temps soit un temps où on peut s’arrêter pour repenser à l’essentiel !

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