Mot de l’évêque

10 septembre 2016

RCF, 2 septembre 2016

Conseil épiscopal de rentrée


C’est l’occasion de faire une relecture de la vie de l’ensemble du diocèse depuis un an. Nous avons commencé par faire durant une journée entière, le tour des différents doyennés pour voir ce qui avait été vécu de beau, ainsi que pour souligner certains points d’attention  ; cette relecture gratuite est importante pour ne pas être toujours «  la tête dans le guidon  »  !

La seconde journée, nous avons relu quelques grands textes comme la lettre post-synodale qui a souvent du mal à être encore totalement assimilée  ; la lettre «  la Joie de l’Evangile  », elle aussi, n’est pas encore totalement intégrée par le diocèse.

On a également essayé de voir quel allait être l’axe de cette année pour les conseils pastoraux qui se réunissent, je le rappelle, une fois par an tous ensemble.Si l’année était plus axée sur les œuvres de miséricorde, nous avons pensé pour 2016/2017, à aller jusqu’à la source de la fontaine de la miséricorde : découvrir davantage Celui qui est à la source de la miséricorde et trouver les différents canaux par lesquels on peut s’abreuver en permanence à cette source.
On a transformé la religion en une morale et là, il y a tout un travail à faire pour découvrir que le christianisme n’est pas d’abord une morale mais une rencontre et une vie avec le Christ. Il y a une véritable révolution copernicienne à opérer pour la plupart d’entre nous, pour passer d’une morale à une vie en Christ. Car sinon, nous sommes dans une voie sans issue.
Il nous faut donc permettre aux conseils pastoraux d’aider les paroisses à entrer dans une véritable vie avec le Christ, ce qui est le cœur du christianisme depuis 2000ans.
S’il est vrai qu’en France, nos églises continuent peut- être à se vider, dans d’autres continents et églises, se vivent des choses fabuleuses.

L’essentiel, pour notre diocèse, est de se laisser conduire par l’Esprit Saint et de se laisser habiter par Lui, et ça, ce n’est pas de la morale. L’Église avance avec des hommes qui sont tous, plus ou moins boiteux mais elle continue son chemin  ; malgré tout ce que les hommes ont pu faire pour détruire l’Église, l’Église continue son chemin au cœur d’un monde qui, souvent, perd le nord.

Canonisation de Mère Térésa

Dimanche, j’étais à Rome, avec un petit groupe du diocèse, pour la canonisation de Mère Térésa. Il est étonnant de voir que ce petit bout de femme sortant d’un couvent au bout de 25 ans, avec l’autorisation de son évêque et de ses supérieures, a tout à coup franchi la porte de son couvent, sans un sou en poche, sans rien  ; et quinze années plus tard, il y a trois mille sœurs de la charité. Son œuvre fut extraordinaire, simplement en allant dans les rues, en prenant dans ses bras des mourants, en prenant les bébés qui étaient dans les poubelles et en les confiant à ses sœurs. Finalement, le feu de la charité s’est répandu  ! Sa canonisation est le signal de la puissance de l’amour de charité. On ne se rend pas compte des exigences, car Mère Térésa et ses sœurs étaient debout très tôt, pour se tenir devant le Saint Sacrement et se laisser habiter par Lui.

Amoris Laetitia 

Le Pape n’a pas voulu, dans cette lettre, se situer en tant que théologien mais il a voulu se situer dans le for interne. C’est une tout autre approche à laquelle les papes ne nous avaient pas habitués dans leurs documents officiels . Nous avons décidé de prendre le temps cette année, de bien s’approprier cette lettre synodale, non en tant qu’expression d’une doctrine, mais bien comme l’expression d’un cheminement ouvert avec les personnes.

Pèlerinage diocésain à Saint Gens

Il se veut simplement être un temps fort dans le cadre de cette année de la miséricorde. Et au début de cette nouvelle année pastorale, on aimerait se retrouver et prier ensemble pour faire Eglise. L’Église a, en France, à retrouver les deux réalités fondatrices que sont la communion et la fraternité. La République s’est emparée du mot fraternité, mais je n’oublie jamais que c’est l’Église qui a inventé ce mot en grec et latin, pour dire ce qu’Elle vivait, car, avant, nous ne trouvons aucune trace de ce mot «  fraternité  ». Essayons aujourd’hui, au cœur d’un monde devenant un peu fou, de témoigner de la communion et de la fraternité .