Prêtres pour le service de l’Eglise

5 juillet 2003

Au jour de notre ordination et à l’appel de l’Église, nous avons répondu : “Me voici !” . Ces quelques mots, chargés de sens, nous rappellent sans cesse la disponibilité et le don de soi nécessaires pour le service de Dieu et de tous nos frères.

En effet, dans son amour infini, Dieu veut que tous les hommes deviennent ses enfants dans le Christ, membres de la grande famille de Dieu, et il demande à chacune de nos communautés chrétiennes d’être “signe et moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain”. De cette mission confiée par le Christ à son Église, nous sommes les serviteurs.

Au cœur de l’Église et avec tous nos frères chrétiens, nous sommes les disciples du Seigneur. L’appel de Dieu et la grâce du baptême nous ont fait participer à sa vie. Au milieu de tous les baptisés, les prêtres sont des frères parmi leurs frères, membres de l’unique Corps du Christ dont la construction est confiée à tous. Avec tous nos frères et sœurs chrétiens, nous avons à nous mettre à la disposition de l’Église et à collaborer ensemble dans le respect des vocations de chacun. En même temps, le sacrement de l’Ordre nous a conféré une mission éminente et indispensable pour et dans le peuple de Dieu, celle d’être les pasteurs au service de tous. Comme Augustin, nous pourrions dire : “Avec vous je suis chrétien et pour vous, je suis prêtre”.

Un prêtre ne peut être vraiment heureux s’il n’aime pas l’Église telle qu’elle est. En l’aimant, il agit pour qu’elle devienne toujours davantage ce qu’elle doit être selon le cœur de Dieu : mystère de communion.

En communion avec tous, le prêtre apprend tous les jours à "sentir avec l’Église". Il apprend à souffrir dans l’Église, par elle, et pour elle. Il apprend aussi à répondre généreusement aux appels les plus urgents de la mission apostolique dans un amour et un don de soi toujours plus total.

L’eucharistie est le sommet et la source de toute la vie chrétienne. En elle, le Christ se donne à nous pour nous unir tous en lui. Mystère de communion par excellence, l’eucharistie construit peu à peu l’Église dans un esprit d’unité et de service. En s’unissant au sacrifice d’amour de Jésus, tous ses disciples cherchent à lui ressembler. Le prêtre est invité à vivre en permanence et dans toute sa vie du mystère eucharistique. Il en est le serviteur et sa vie tout entière est marquée par ce mystère de communion.

Le service pastoral est une oeuvre de la communauté ecclésiale. Le prêtre remplit sa charge pastorale dans un esprit d’Église, profondément inséré dans la communauté diocésaine, en étroite collaboration avec l’évêque et tous les autres membres du presbytérium. Il évite d’agir de manière autonome et individualiste. Il a à cœur de guider et d’accompagner la communauté paroissiale avec patience et souplesse en lien avec l’ensemble de l’Église diocésaine. Il se doit également d’être présent et actif au cœur de toute la vie du secteur dont il a la charge.

Le prêtre se voit confier par son évêque la charge pastorale d’une communauté. Cette réalité, il doit la vivre dans l’humilité. Il doit se souvenir que le Seigneur “n’est pas venu pour être servi mais pour servir” (Mc 10, 45), qu’il s’est abaissé jusqu’à laver les pieds de ses disciples (cf. Jn 13, 5) avant de mourir sur la Croix. Il exercera donc son autorité pastorale comme un service de la charité dans le respect des fonctions que le Christ et l’Église confient aux fidèles laïcs et aux fidèles engagés dans la vie religieuse.

Au sein de la paroisse dont il est le pasteur, le prêtre veille à être attentif et ouvert à tous, chrétiens ou non chrétiens. Sa charité pastorale le porte à l’écoute et à l’accueil de tous dans la réalité quotidienne de la vie de chacun. Il cherche à connaître, à aimer tous ceux qui lui sont confiés et à établir avec tous un dialogue fraternel. il est appelé à être homme de paix et d’unité au cœur de la communauté humaine dont il a la charge. Il est ouvert, dans le dialogue et la collaboration, à tous ceux qui ne partagent pas sa foi. Il cherche avec bienveillance et respect à mieux connaître la vie de tous. Cependant il ne doit pas avoir peur d’annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ à tous. Enfin, dans un monde où les barrières séparent et divisent les hommes, il aidera les uns et les autres à dépasser ces limites et à vivre ensemble en frères.

Dans l’écoute attentive, le discernement et la confiance, le prêtre encourage les laïcs à prendre leurs responsabilités de baptisés dans la société comme dans la communauté chrétienne. Ensemble, ils ont à vivre une véritable co-responsabilité sans confusion. Le prêtre a le souci, dans un grand esprit d’ouverture, de laisser se développer dans la communauté les charismes les plus variés que suscite l’Esprit Saint. Au cœur de la paroisse le prêtre doit être l’artisan de l’unité dans l’amour, et veiller à rapprocher les mentalités différentes de manière que personne ne se sente étranger dans la communauté, mais que tous participent ensemble à la construction de l’Église.

Le prêtre est particulièrement attentif à collaborer avec les frères et sœurs engagés dans la vie religieuse, il l’est dans le respect et la promotion du charisme propre à chaque Institut. Leur présence dans une paroisse est toujours source de grâce pour la communauté. Le prêtre veillera tout particulièrement à respecter la vocation propre de chaque communauté.

Autour de leur évêque, les prêtres sont unis par “un lien particulier de charité apostolique, de ministère et de fraternité”. Ils réalisent ainsi l’unité que le Christ a voulu pour les siens. Ils vivent une véritable “fraternité sacramentelle” dans laquelle ils puisent la garantie d’une aide fraternelle réciproque au plan spirituel, pastoral et personnel.

Chacun a à faire effort pour ne pas vivre son sacerdoce de manière isolée et subjective mais pour favoriser la communion fraternelle. Chacun doit apporter à ses frères la chaleur de l’amitié, de l’aide, de l’accueil et de la correction fraternelle, conscient que la grâce du sacrement de l’Ordre “assume et élève les rapports humains, psychologiques, affectifs, amicaux et spirituels [...] et se révèle concrètement dans les formes les plus variées d’entraide spirituelle et aussi matérielle” (Pastores Dabo Vobis, 74).

+ Jean-Pierre Cattenoz
5 juillet 2003

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