Quarante jours pour faire fondre nos « graisses spirituelles » *

15 mars 2003

“Faire fondre nos graisses spirituelles”, cette expression nous vient d’un de nos Pères dans la foi, mais elle a gardé toute son actualité en ce temps de carême. Sans vouloir imiter les revues spécialisées qui bientôt feront leur une sur la manière de perdre les kilos superflus, je voudrais vous proposer quelques petits moyens pour retrouver la forme. Il s’agit pour cela tout simplement de pratiquer un régime alimentaire bien construit pour notre vie spirituelle.

1. Se nourrir de la Parole de Dieu

Le carême est une période idéale pour un régime alimentaire approprié, Jésus dans l’Évangile nous le rappelle : “l’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu”. Et pour être concret, nous vous proposons en guise de régime de profiter du carême pour lire l’Évangile de saint Marc. Vous l’avez reçu le premier dimanche de carême, surtout prenez le temps de le lire, de le déguster, qu’il devienne votre nourriture, votre pain quotidien ! Vous y découvrirez le Christ, et la puissance de l’Esprit Saint se déploiera dans votre vie pour vous aider à retrouver votre poids idéal et votre morphologie naturelle en Christ. Dieu nous a créés à son image, mais malheureusement, au fil des jours cette image s’est déformée par la routine, s’est alourdie par la paresse, le découragement, l’égoïsme. Il nous faut réagir et faire fondre nos graisses spirituelles ! Jésus nous le dit au sommet de l’évangile : “Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive” (Mc 8, 34). Marcher à la suite de Jésus, se laisser conduire par lui, rien de mieux comme régime pour se laisser renouveler dans notre vie spirituelle pendant ce carême.

2. Face au relâchement spirituel, un remède : le sacrement de réconciliation.

Pas besoin de courir les pharmacies ou les officines pour trouver les pilules miracles, le Seigneur nous a laissé un sacrement merveilleux, celui de la réconciliation, pourquoi ne pas profiter de ce temps de carême pour retrouver notre jeunesse spirituelle et nous débarrasser de tout ce qui nous empêche de vivre pleinement notre vie d’enfant de Dieu. N’hésitez pas à aller rencontrer un prêtre pour vous laisser réconcilier avec Dieu, avec vos frères et avec vous-même. Il nous faut prendre conscience de la gravité du péché qui nous défigure et nous paralyse. Le carême est une chance à saisir, un moment à ne pas rater pour venir demander le pardon de Dieu, pour venir se confesser et se libérer de tous ces esclavages qui nous alourdissent et nous empêchent d’être rayonnants de la présence du Christ qui a fait sa demeure en nous au jour de notre baptême.

3. Le jeûne, une réalité à vivre avec enthousiasme

Un bon nombre de chrétiens semblent en avoir perdu le sens et le goût. Pou r-tant quel moyen merveilleux pour retrouver ses forces et nous libérer des graisses accumulées au fil des mois et qui encrassent “nos artères” ! Le jeûne est une réponse joyeuse à l’appel de Dieu : “Le jeûne que j’aime, dit le Seigneur, c’est partager sa nourriture avec l’affamé, héberger le malheureux, vêtir ceux qui sont nus et ne pas se détourner de son frère”. Le jeûne est ainsi un appel à aimer et à se donner, à se libérer de tout ce qui nous encombre pour être disponible pour Dieu et pour nos frères. Il peut revêtir une multitude visages, mais il sera toujours une occasion de se détacher de toutes nos attaches pour retrouver la liberté intérieure indispensable pour se laisser envahir et habiter par Dieu. Il sera également le signe de notre désir de Dieu, de notre soif et de notre faim de lui, de lui qui seul peut venir combler les attentes de notre cœur. Le jeûne ne doit pas être vécu comme une privation mais comme un don de soi dans l’humilité, la joie et l’amour.

Alors bon carême à tous ! Ce régime est sans aucune contre-indication ; au contraire, il nous permettra à tous de nous libérer de tout ce qui nous alourdit et nous éloigne de Dieu et de nos frères. Il nous donnera de grandir et de développer toutes les virtualités de notre grâce baptismale, de notre vie d’enfant de Dieu.

+ Jean-Pierre Cattenoz
15 mars 2003

* J’emprunte ce titre à un petit livre du Père Patrice Gourrier publié chez DDB il y a un peu plus d’un an.

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