Mot de l’évêque

2 avril 2016

RCF, 1er avril 2016

Nous sommes dans l’année du grand Jubilé de la Miséricorde. Nous sommes en train de réaliser dans notre Eglise diocésaine, qu’il y a 3 directions dans lesquelles il faut qu’on laisse la miséricorde agir ;

Tout d’abord la miséricorde pour moi-même : j’ai besoin de la miséricorde divine, et je vous avoue que la prière qui m’habite le plus souvent est de dire, comme le publicain au fond du Temple : « Seigneur, aie pitié du pécheur que je suis ». Il est bon de sentir qu’on a besoin de la miséricorde divine ; on a besoin qu’elle vienne transfigurer notre cœur, notre corps, notre intelligence, notre être pour regarder mes frères avec un regard de miséricorde et d’amour ; et ça, c’est l’œuvre de Dieu !
Dans le mystère de Pâques que nous sommes en train de vivre, c’est l’Amour du Père qui me rejoint pour me donner de me laisser façonner par cette miséricorde.

La deuxième dimension est de vivre cette miséricorde dans ma relation avec ma famille, mon lieu de travail, mon lieu relationnel, partout où je suis ; il s’agit de rayonner la miséricorde, d’être un être de miséricorde.

La troisième dimension est de poser des actes de miséricorde. Je pense à un ami médecin qui, tous les dimanches midi, va chercher un patient-souvent une personne seule- et il l’invite à partager le repas familial. Les enfants jouent le jeu, comme si c’était un vieil oncle ou une vieille tante qui arrive. Je vous promets que, quand les personnes rentrent chez elles, elles sont bouleversées d’avoir touché du doigt la miséricorde divine à travers ce repas familial.

Ce n’est pas la simplicité que vit le monde aujourd’hui ; mais je vois que dans la paroisse de Notre-Dame de Lourdes, le curé propose aux gens seuls de venir partager leur repas au presbytère, et je remarque qu’il y a toujours 15 ou 20 personnes.
En même temps on a des petits clins Dieu : c’est cette femme qui s’est convertie car elle en avait marre d’être toute seule, et elle a décidé que pour fêter Noël, elle mettrait une deuxième assiette en face d’elle ; elle avait complètement perdu la tête, mais Dieu s’est pris au jeu, et quand elle s’est mise à table pour fêter Noël, elle a eu la certitude que Dieu était là en face d’elle !
La fraternité, terme chrétien dont s’est emparé la République, devrait être redécouverte aujourd’hui pour vivre une vraie fraternité. Dans les hôpitaux, combien de gens s’ignorent complètement ? A Carpentras, j’ai vu une personne mourir sur son banc ; tout le monde la voyait de tous les HLM voisins ; elle est restée 3 semaines sur son banc sans bouger ; personne n’a prévenu qui que ce soit et c’est quand son corps s’est effondré que là, on a prévenu les pompiers.
Il faut qu’on trouve les œuvres de miséricorde et qu’on les mette en œuvre aujourd’hui, car c’est vital pour nous.

Ces 3 dimensions de la miséricorde constituent le grand Jubilé. Quand, dans nos paroisses, nous sommes tous des langues de vipère, quand nous sommes tous capables d’assassiner les gens avec notre langue, dans le cadre de cette année de la miséricorde, dans le cadre de ce temps pascal, entrons dans la joie de Pierre quand il dit « de l’or et de l’argent, je n’en ai pas, mais ce que j’ai je te le donne : au Nom de Jésus Christ, lève-toi et marche » ; là est l’œuvre de Dieu, le message que nous avons à transmettre ! Les œuvres de miséricorde, c’est d’avoir un regard de miséricorde ; il faut vivre tout cela les uns avec les autres ! C’est la joie de Pâques que de pouvoir témoigner de tout ce que le Ressuscité veut vivre en nous, avec nous et autour de nous !

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