Mot de l’évêque

1er juin 2015

RCF, 29 mai 2015

Entrée au Panthéon de deux hommes et deux femmes (deux francs-maçons et deux catholiques) qui ont marqué l’histoire de la République

Je suis toujours un peu étonné par ces grands-messes de la République qui sont des lieux où le Président de la République veut rassembler la nation. On récupère une catholique qui a toujours agi dans sa vie au nom de sa foi chrétienne, et en même temps, le Président dit qu’il ne comprend pas pourquoi la libre pensée de la franc-maçonnerie est si peu accueillie dans notre monde aujourd’hui. Je suis étonné de voir que nous avons beaucoup de mal à dialoguer avec la franc-maçonnerie. A Avignon, elle est importante, et cela fait des années que j’essaie d’entrer en dialogue avec eux, mais visiblement il y a une sorte d’interdit, de secret d’état dès qu’on en parle.
J’aime bien les associations avec lesquelles on peut partager, échanger. La libre pensée prend régulièrement position contre l’Eglise, mais quand on se connaît et qu’on dialogue, il n’y a aucun problème à respecter leur présence dans la société. Avec la franc-maçonnerie, j’attends désespérément. Il semble qu’en underground, elle dirige beaucoup de choses au niveau de l’Etat, au niveau de nos villes, donc, je lance un appel pour qu’ils viennent parler à RCF et on pourra ainsi échanger des difficultés qu’il y a entre l’Eglise et la franc-maçonnerie.
L’Eglise a toujours été accueillante à tout le monde. Le dialogue a toujours été important et le Pape François, aujourd’hui encore, nous dit d’aller aux périphéries. Allons aux périphéries franc-maçonnes de notre société !

Demande de sacrements des adultes

Il faut tout d’abord accueillir toute personne qui vient demander un sacrement : il faut l’écouter, l’accueillir et se mettre en route avec elle. L’Eglise a toujours considéré qu’un catéchumène était un chrétien, mais qu’il était en route. Je dis souvent que pour faire un enfant, il faut une fécondation, une gestation, une naissance ; pour faire un enfant de Dieu, il faut d’abord que le cœur des personnes soit transpercé par la Parole de Dieu. Donc il y a un temps de première annonce, ensuite il y a un temps de gestation : il faut que la Mère Eglise remplisse sa mission maternelle et cela va demander du temps. La Mère Eglise les porte alors en son sein et les entoure de tout son Amour. Puis la naissance dans les sacrements de l’initiation chrétienne est la troisième étape. Soyons donc heureux de répondre à quelqu’un qui vient à la rencontre de l’Eglise afin de vivre un véritable temps de fraternité dans la joie.
On a retrouvé au XXe siècle en Afrique la mise en place du catéchuménat du IIIe siècle, qui était de 3 années. Pour faire un chrétien, il faut du temps. L’apprentissage de la vie en Christ et en Eglise s’étend sur une longue période. Il est très étonnant de voir que l’Esprit Saint a permis à l’Eglise du XXe siècle de redécouvrir la manière dont elle avait agi dès le début de l’Eglise, et qu’aujourd’hui on a remis en place cette vitalité de l’Eglise qui engendre de nouveaux enfants . L’Eglise a une double mission, de mère et d’éducatrice. Nous avons tous à nous laisser rééduquer par l’Evangile pour vivre dans la lumière du Christ et pas simplement dans la lumière de nos passions.

Evènement « Hack My Church » organisé par une paroisse de Lyon qui mise sur le numérique pour faire grandir l’Eglise

Utilisons tout ce que la science moderne met à notre disposition pour ouvrir l’Eglise. Il ne faut pas avoir peur de respirer l’air de toutes les techniques modernes. Au Cross Media ici, c’était le désir que nous avions tous de pouvoir nous lancer des défis sans cesse renouvelés et Frère Baudouin, [est] à la pointe de ce travail. Il faut continuer partout dans le diocèse.

Festival d’Avignon

Le festival d’Avignon est une humanité qui s’interroge sur ce qu’elle est, ce qu’elle vit, sur ses perspectives d’avenir. Et à ce titre-là, l’Eglise se doit d’y être présente. Depuis des millénaires, à travers l’art, les hommes s‘interrogent sur leur humanité. Aujourd’hui encore, l’ébullition intramuros avignonnaise est passionnante.

Pourquoi, par exemple, sur toutes les affiches du festival faut-il qu’il y ait un bout de symbole chrétien ? il y a un dialogue à entretenir avec ceux qui sont à l’origine de ces affiches, avec l’équipe de Foi et Culture, renouvelée par le Parvis des gentils, qui va s’ouvrir dans l’église des Italiens. Je suis en train de travailler les statuts pour mettre en place ce Parvis des gentils. Je trouve formidable que l’Eglise soit présente au cœur du festival, auprès des artistes, auprès des festivaliers, avec également, un côté où on peut faire une première annonce de Jésus Christ, le Kérygme évangélique : Jésus est vivant, Il a quelque chose à dire à l’homme d’aujourd’hui, écoutez cette Bonne Nouvelle, on est prêts à vous la transmettre !

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