Mot de l’évêque

29 mars 2016

RCF, 25 mars 2016

Le Mystère pascal est une aventure merveilleuse dans laquelle le Christ veut nous entraîner.

D’abord le Jeudi Saint commence lorsque Saint Jean écrit : « Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, Il les aima jusqu’au bout » Cet amour jusqu’au bout, le Seigneur va le vivre avec nous et Il va nous inviter à le vivre avec Lui pour qu’Il puisse nous entraîner. Le soir de la Cène, je pense au disciple bien-aimé qui va se pencher sur le Cœur de Jésus et qui va entendre battre le Cœur de Dieu. Le Cœur de Dieu est venu parmi nous pour cette Heure là, pour donner Sa vie, pour nous rendre la vie et voilà qu’un disciple se penche sur la poitrine de Jésus. 

La joie de Jésus c’est de nous donner son Eucharistie en disant même : « Vous le ferez en mémoire de moi ! ». C’est maintenant dans l’Eucharistie qu’il nous est donné, de dimanche en dimanche, de pouvoir rencontrer Jésus ressuscité, de pouvoir rencontrer le Vivant qui est revenu d’entre les morts. A travers la table de la Parole et à travers la table de l’Eucharistie, nous pouvons vivre de Sa vie. C’est la grâce du Jeudi Saint à laquelle il faudrait ajouter le fruit de la Messe chrismale : c’est cette Messe où tout le presbyterium (prêtres, diacres, peuple de Dieu) est réuni. La cathédrale restaurée nous parle directement : nos cœurs étaient lépreux, comme la cathédrale l’était depuis des décennies, et le Christ vient restaurer le cœur de l’homme pour qu’il rayonne de la lumière-même de Dieu.

Le soir de la Cène, on va arrêter Jésus, et au moment où on L’arrête, Jésus va dire : « Mais qui cherchez-vous ? » Il lui sera répondu : « Jésus de Nazareth » et Jésus dira : « C’est moi, je le suis ».
Il s’identifie à Dieu Lui-même, et c’est un long chemin de calvaire qui commence : Il est tout d’abord conduit, dans la nuit, au tribunal, puis chez le grand prêtre, chez Pilate.

Pierre, le premier des apôtres, ne le reconnaît plus : Jésus n’a plus de visage humain. Tout le monde croyait qu’Il venait libérer Israël et Lui se laisse faire, ressemble à une loque humaine. Il est dit par le prophète Isaïe : « Il a pris sur Lui nos infirmités, Il s’est chargé de nos maladies ; Il portait le péché des multitudes ». Il n’a plus de visage humain et Pierre ne le reconnaît plus.

A ce moment-là, le Christ a pris mon péché et Il le porte en Lui jusque dans la mort. Il va aller jusqu’à mourir sur la Croix pour me libérer de toutes les conséquences de mon péché, du mal du monde. En échange, Il va m’entraîner avec Lui au matin de Pâques, sur ce chemin de Vie.
Dans le récit de Pâques, au début, personne n’y a cru : le tombeau est vide, il y a des gens qui disent qu’Il est vivant, mais qu’est ce que cela veut dire ? Pierre y va aussi, il voit les choses, c’est tout, et il rentre à la maison. Il faut que le Ressuscité, le Prince de la Vie, la Source de la Vie, se manifeste à deux disciples, faisant route avec eux, comme Il fait route avec chacun de nous.
Il va leur demander de quoi ils parlaient en chemin car Il veut nous obliger à faire mémoire de tout ce qui habite notre cœur. Il écoute, Il accueille et après, Il commence à leur montrer, dans la Parole de Dieu tout ce qui Le concernait. On nous dit alors que leur cœur était alors tout brûlant. Il fait route avec eux.
Le soir arrive et les deux disciples (tout comme nous) disent à Jésus : « Reste avec nous »
A ce moment-là, Il va se faire reconnaître à la fraction du pain, à l’Eucharistie.

Cela veut dire que maintenant, nous n’avons plus besoin de Sa présence humaine ; nous n’avons plus besoin de Le toucher car Il est là au milieu de nous. Il suffit simplement de manger Son Corps, de boire Son Sang pour retrouver le Ressuscité et vivre désormais de Sa Vie. C’est ce que chacun est appelé à vivre pendant ce Temps de Pâques.

Ne passez pas à côté de la Vie qui jaillit de la mort.
Je voudrais préciser qu’au début, la vie des disciples ne va pas être complètement bouleversée ; il va falloir attendre l’intervention de l’Esprit Saint.

Ceci dit, il est vrai qu’humainement, quelques personnes font des expériences bouleversantes : une amie juive, qui passait dans l’allée centrale d’un église, a été arrêtée brutalement, incapable de faire un geste : elle avait la certitude que la gloire de Dieu était là, dans le tabernacle. Elle s’est convertie tout de suite. Dieu était là.
Le curé d’Ars n’a pas arrêté un instant de dire aux gens de sa paroisse : « Il est là, Il est vraiment là  ». Et progressivement, les gens avaient le coeur bouleversé de faire l’expérience de la présence du Ressuscité dans l’Eucharistie.

Je crois que si chacun vient humblement demander à Jésus d’expérimenter Sa présence, alors il sera possible de faire cette expérience.

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