Un enfant nous est né, un fils nous a été donné

13 décembre 2010

Mot de l’évêque - EDA n°64



Nous venons de fêter le Christ Roi de l’univers, mais, en guise de roi, nous avons découvert le Christ en croix : son trône une croix, sa couronne
une couronne d’épines. Les soldats lui avait donné un sceptre, mais c’était un roseau, ils l’avaient revêtu d’un manteau pourpre couleur royale,
mais désormais sur la croix, il est nu ; il n’a plus de sceptre, car ses bras ouverts embrassent l’univers entier. Pourtant, voici notre Roi ! Élevé de terre, il attire à lui tous les hommes, il a pris sur lui nos maladies, il s’est chargé de nos infirmités. Par sa mort, il nous rend la vie. Il continue à nous inviter à déposer entre ses bras ouverts tous nos fardeaux trop lourds pour nous, il les portera avec nous.
 
Les premières guirlandes de Noël fleurissent le long des rues de nos villes et de nos villages, mais l’ambiance n’est guère à la fête. Nous venons de vivre des mois de grève, mais au-delà des revendications concernant les
retraites, il y avait, plus profondément encore, le sentiment profond d’un mal-être général qui laisse bien des gens désemparés. La crise économique et industrielle continue de sévir, de nombreux chômeurs n’arrivent plus
à joindre les deux bouts et les épiceries sociales sont débordées, sans compter tous ceux qui n’attendent plus rien de personne et se recroquevillent sur eux-mêmes dans une solitude lourde de désespérance.
L’Irak, l’Afghanistan continuent à être à feu et à sang, soi-disant pour lutter contre le terrorisme international, mais la guerre n’a jamais engendré la paix, elle ne peut engendrer que ressentiments et haine. L’Église
irakienne porte les stigmates des derniers attentats et l’Église tout entière partage sa souffrance. Les menaces terroristes pèsent sur nous tous.
 
Et voilà que le prophète Isaïe prend la parole pour nous dire :
 
"Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière, sur les habitants du sombre pays, une lumière a resplendi. Le joug qui pesait sur nous, la barre posée sur nos épaules, le bâton de nos oppresseurs, tu les as brisés. Un enfant nous est né, un fils nous a été donné, il a reçu le pouvoir sur ses épaules et on lui a donné ce nom : Conseiller merveilleux, Dieu fort, Père éternel, Prince de la Paix pour que s’étende le pouvoir dans une paix sans fin. Il établira son royaume sur le droit et la justice. L’amour jaloux du Seigneur a fait cela."
De leur côté, les mages se sont déjà mis en route pour aller adorer le roi qui va naître. Ils ont vu un signe de Dieu dans leur vie, une grande lumière et ils se sont mis en route, se laissant conduire par l’étoile. Arrivés à
Jérusalem, la Parole de Dieu leur indiquera le chemin de la rencontre avec l’enfant et sa mère. Les bergers, eux, continuent à garder leurs troupeaux ; le moment venu, les anges les préviendront et ils seront les premiers à
venir contempler l’enfant emmailloté et couché dans une crèche.
 
Et vous ? Qu’allez-vous faire ? Allez-vous entendre la voix de Jean le Baptiste vous inviter à préparer votre coeur pour accueillir celui qui doit venir et dont lui-même n’est pas digne de délier la courroie de ses sandales.
Jean a baptisé dans l’eau, mais lui, il vous baptisera, il vous plongera dans l’Esprit Saint. En ce temps de l’Avent, ne passez pas à côté de celui qui vient, ouvrez vos coeurs pour être prêts le moment venu à accueillir
l’enfant Dieu. Durant ces quelques semaines qui nous restent, prenez le temps de la prière, le temps de relire les premières pages de votre Évangile pour commencer à entrer dans le mystère de la venue de Dieu au milieu
de nous, en nous, comme un enfant. La Vierge Marie, elle qui porte celui qui porte l’univers est près de vous pour vous aider à ouvrir vos coeurs pour accueillir l’enfant de Bethléem qui cette année veut naître en vous.
Sa crèche, ce sera votre coeur. Y aura-t-il de la place pour lui ?